Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/61

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le connut à la même époque, le dépeint comme un beau gars, plutôt petit, mais bien pris dans sa taille, vigoureux, la moustache fournie et frisée, la chevelure épaisse, le regard fixe, à la fois observateur et vague, le front carré[1] ; le faciès d’un petit taureau breton, ajoutait Flaubert. Un autre[2] note aussi sa robustesse de santé, son teint haut en couleur, sa solide carrure d’épaules.

La vigueur de Maupassant frappait tous ceux qui le voyaient de près. On sait même que J. Lemaître regarda avec plus de bienveillance que d’intérêt ce robuste bourgeois campagnard qui lui fut un jour présenté par Flaubert et en qui, par un préjugé quelque peu naïf, dont il s’excuse avec bonne grâce, il ne voulut pas tout d’abord discerner le fin lettré qu’il était déjà[3].

D’ailleurs, Maupassant lui-même avait le culte de sa force physique et le souci perpétuel de sa santé. Il s’enorgueillissait des exploits athlétiques qui témoignaient de son endurance : ainsi il faisait facilement une course de quatre-vingts kilomètres à pied, et un jour il descendit la Seine de Paris à Rouen, en ramant et en portant deux amis dans sa yole[4]. En revanche, il se préoccupait du plus

  1. E. Zola, Une campagne, pp. 323-331.
  2. Henri Fouquier.
  3. Les Contemporains, 5e série, pp. 1 et suiv.
  4. A. Lumbroso, p. 40.