Aller au contenu

Page:Mayrand - Souvenirs d'outre-mer, 1912.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
SOUVENIRS D’OUTRE-MER

errer mon imagination dans le vague de la grande nature qui m’environnait et me dominait sous un charme mystérieux.

Voulant garder mémoire des inspirations dont j’étais bercé sur les flots, je pris la plume et j’écrivis les vers qui suivent :


 
« Je ne vois devant moi que l’atmosphère et l’onde ;
« On n’entend pour tout bruit que la voix des autans ;
« Je parais un atome en l’océan qui gronde ;
« Tous les orgueils humains me semblent des néants. »

« Que de drames affreux, immensité muette,
« N’as-tu pas vus, hélas ! et celés à jamais !
« Si tu pouvais parler, confidente discrète,
« La terre en frémissant apprendrait tes secrets. »

« En bravant les fureurs de la vague écumante,
« J’aime à voir le vapeur ballotté par les flots ;
« J’aime entendre mugir et siffler la tourmente,
« Où se mêle parfois le chant des matelots. »