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SOUVENIRS D’OUTRE-MER

« J’aime errer sur la mer au si lointain rivage,
« Regardant vers la plaine aux humides sillons,
« Où la houle se dresse et s’élance avec rage,
« Arrosant notre nef de ses poudreux bouillons. »

« Tout à coup retentit sur le flanc du navire
« Un formidable coup frappé par l’océan :
« Dans un suprême effort la tempête en délire
« Sur la carène en fer bondit comme un géant. »

« Mille monstres marins affamés de victimes,
« Suivent notre sillage en cortège hideux,
« Guettant ceux que la mort lance au fond des abîmes :
« Dans ces tombeaux vivants plongent les malheureux. »

« L’équipage est debout et lutte avec courage,
« Nous voguons fièrement entre le ciel et l’eau ;
« Nous devenons plus forts, approchant du rivage ;
« Majestueusement file notre vaisseau. »

« Nous demeurons sans peur, pleins de foi dans Marie.
« Refuge des marins, douce étoile des mers ;
« Elle nous apparaît dans l’orage en furie,
« Pareille à l’arc-en-ciel, calmant les flots amers. »