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Page:Mayrand - Souvenirs d'outre-mer, 1912.djvu/14

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SOUVENIRS D’OUTRE-MER

mal, que je pourrais appeler le mal de terre, disons : un violent désir de voir la terre.

Je m’expliquai alors facilement pourquoi les compagnons de voyage de Christophe Colomb se mutinèrent contre lui, parce que cette terre promise de l’Amérique tardait de se montrer à leurs yeux ; pourquoi ils menaçaient de le jeter à la mer, avant la découverte de l’île San Salvador.

Mais le doigt de Dieu était là, — le voile de l’inconnu se leva tout à coup, un nouveau continent était découvert, Colomb était sauvé, et s’immortalisait ; au sombre désespoir succédait une joie délirante.

* O *

— Enfin le huitième jour, nous voyons des mouettes voltiger çà et là autour de nous ;

— Bienvenue à ces fidèles messagères, nous annonçant joyeusement que la terre n’est pas loin !

Bientôt les côtes de l’Irlande se dessinent à l’horizon bleu, puis disparaissent pour laisser, à