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Arles.



Il règne aux Alyscamps un parfum de fleurs lourd
Sous quoi ton cœur et mon cœur penchent.
Cette heure est émouvante où les urnes du jour
Au seuil de l’occident s’épanchent.

Vois se poser sur l’eau du Rhône et sur ses bords
Des ombres de barques et d’arbres.
Nous respirons un air où la poudre des morts
Se mêle à la cendre des marbres.

Arrête-toi. Ces morts, mon amie, ont laissé
Dans les tombeaux du jardin d’Arles
Des voix qui, conservant l’accent du temps passé,
Montent sous nos pieds et nous parlent.