Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/10

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de cette pléiade d’instituteurs qui vinrent d’Europe et d’Amérique et qui, grâce à la solidarité de plus en plus intense des intérêts, ont accompli une œuvre prodigieuse, unique jusqu’ici dans l’histoire de l’humanité ; ils ont annexé toute une nation de quarante millions d’hommes à une civilisation nouvelle, et cela non par la conquête, mais par le simple enseignement, par l’éclat de la vérité démontrée sur les livres et le tableau noir. Metchnikoff se dévouait avec enthousiasme à cette propagande admirable, l’un des événements capitaux de notre siècle ; mais l’anémie, la maladie japonaise par excellence, ne lui permit plus de continuer son œuvre, et il dut retourner en Europe. Il revint par la voie des lies Sandwich, de San Francisco et de New York, apportant avec lui le manuscrit de son beau livre, l’Empire japonais, illustré de ses propres dessins originaux et bizarres, bien conçus dans le génie de la nation qu’il décrivait.

C’est peu de temps après son retour du Japon que j’eus le bonheur de faire la connaissance de Léon Metchnikoff et qu’il voulut bien accepter de me prêter son appui, surtout en me fournissant de précieux documents sur la Chine et le Japon, contrées dont je tentais alors la description dans ma Nouvelle Géographie universelle. Les années suivantes, il continua de me seconder par des recherches dans les ouvrages dont la langue m’était inconnue, par