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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/114

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elles ne peuvent projeter de lumière sur les problèmes sociologiques et sur la philosophie réaliste de l’histoire. En s’étayant sur la hiérarchie linguistique, on rangerait au degré le plus bas des « réprouvés » les Chinois, et les autres peuples de l’Asie orientale qui parlent des langues monosyllabiques. Par contre, les Zoulous, les Betchouanas et celles des peuplades de l’Afrique australe qui font usage de l’un des idiomes bantous si sonores, si souples, si bien outillées en vue de l’expression des plus délicates nuances du sentiment et de la pensée, devraient, de plein droit, figurer parmi les « élus ».

Le Dr Letourneau est loin de méconnaître l’état désespéré de la classification anthropologique et l’incompétence sociologique des classifications d’après la langue, mais il croit tout sauver en traitant cette question épineuse du haut de considérations purement historiques et sociologiques — ce qui revient à une simple pétition de principe. Pour « élire » et « réprouver », il lui suffit de diviser l’humanité en trois groupes, caractérisés en partie par la coloration plus ou moins foncée de la peau, en partie par les indices anatomiques, mais surtout par leurs rapports de la civilisation et à l’histoire :

1o La race noire, incapable, de par l’hérédité, de créer, sans mélange avec les races supérieures, une civilisation élevée et durable.

2o La race jaune, mongole ou mongoloïde, de beaucoup supérieure à la première :

« De bonne heure, les meilleurs représentants de