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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/116

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actuellement les premiers rôles dans l’histoire universelle, sont, en effet, censés appartenir à l’un des grands rameaux sémitique ou aryen de la race blanche. Tels sont ou ont été les Aryas du Pandjab, les Iraniens, les Assyro-Babyloniens (en partie)[1], les Phéniciens, les Hellènes, les Italiotes, les Gaulois, les Germains, ainsi que les peuples civilisés de l’Europe médiévale et moderne, à l’exception des Basques, peut être des Finnois et des Hongrois.

Mais, ne l’oublions pas, le groupe aryen, incontestablement le mieux étudié de tous les rameaux du genre humain, ne présente d’unité scientifiquement démontrable qu’a un point de vue exclusivement linguistique. Depuis les populations brahmaniques de l’Inde jusqu’aux blonds dolichocéphales de l’Allemagne du Nord, on trouve dans cette branche des variations infinies de la coloration de la peau, des cheveux et des yeux, des index céphaliques et d’autres caractères anthropologiques. Pourtant, combien de peuplades, dont l’appartenance à ce groupe ne saurait être douteuse, ne se sont guère plus distinguées sur l’arène de l’histoire que les nègres les plus foncés de la Guinée, que les races les plus « réprouvées » de l’Afrique centrale ! Ce n’est point sans raison ethnologique que les Afghans se disent proches parents des Anglais, et, cependant, les destinées historiques de ces deux nations ne sont rien

  1. La plus ancienne des civilisations de la Chaldée, celle qui paraît avoir été la plus puissante, n’était certainement ni sémitique, ni aryenne. Nous y reviendrons plus tard.