Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/140

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que la Palestine était couverte de forêts sur une grande partie de son étendue : maintenant elles ont entièrement disparu, si ce n’est dans le voisinage de la mer et sur quelques pentes bien exposées aux souffles humides : les seuls débris qu’on en retrouve ailleurs sont des racines que les indigènes retirent pour en faire du charbon ou du bois de chauffage. Les cultures s’étendaient autrefois bien au delà des limites actuelles ; jusqu’en plein désert, où l’eau nécessaire à l’irrigation manque aujourd’hui, on voit les traces d’anciennes plantations. La Palestine entière, actuellement si aride et si pierreuse dans toute la région méridionale, était couverte de végétation : les montagnes étaient façonnées en terrasses, semblables à celles de la Provence et de la Ligurie ; de Dan à Béer-Sebah, même dans la péninsule de Sinaï, on voit, sur tout le pourtour des collines, les ruines des murs qui soutenaient la terre des vignobles. Du moins, si la Syrie et la Palestine ont changé de climat, si l’atmosphère y est, comme dans toute l’Asie antérieure, devenue moins humide, la salubrité générale s’y est maintenue ; les terrains en pente facilitent l’écoulement des eaux et les marais sont peu étendus. »

Une étude attentive des conditions physiques actuelles de diverses parties de l’Asie Mineure et de la Mésopotamie surtout, nous porte aussi à conclure au dessèchement du terrain ; pourtant, dans son état présent de dégradation, cette région glo-