Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/144

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relativement protégée contre l’action anticivilisatrice des hautes températures, elle sera, par cela même, la première exposée à un plus grand danger — le refroidissement progressif de l’hémisphère boréal — quand la prochaine période glaciaire refoulera de nouveau, vers la zone torride, le courant principal de l’histoire. L’auteur, toutefois, nous laisse une consolation : l’homme des siècles futurs, mieux outillé par la science moderne contre les influences désastreuses de la nature, saura, bien autrement que ses ancêtres, résister aux épreuves que lui prépare l’avenir.

Cette théorie est fort attrayante, comme du reste toutes celles qui cherchent à réunir les membra disjecta de la science en un corps unique et vivant, et à relier l’histoire politique et morale du genre humain aux vicissitudes physiques du monde solaire en général, et de notre planète en particulier. Ici, malheureusement, cette alliance se tente sur un terrain où tout est encore hypothétique : âge de 15 000 ans attribué par M. d’Assier à la civilisation égyptienne, tandis que la plus hardie des supputations chronologiques n’arrive pas à la moitié de ce chiffre[1], causes présumées de ces

    presque analogue, au fond, de la marche du progrès de la zone torride vers le cercle polaire.

  1. Ména, le fondateur de la monarchie égyptienne, vivait, d’après Manéthon, 5000 ans avant l’ère chrétienne ; Brugsch a cru devoir réduire ce chiffre à 4500 ans ; Lepsius à 3600. Mariette assigne la date 1000 ou 1500 aux plus anciennes des statues et des inscriptions révélées par les fouilles faites