que dans la mère patrie, sous le joug du landlord anglais ; le Russe s’adapte facilement au milieu, aussi bien sous l’isotherme de + 12° que sous celui de — 12° ; de la Mantchourie au Pérou, le Hakka de la Chine transporte, sous les climats les plus divers, son esprit d’association, ses tablettes, sa physionomie, son odeur propre, mélange d’opium, de camphre et d’œufs pourris, sa pacifique mais indomptable énergie au travail, son talent de se faire aux plus modestes conditions matérielles de l’existence, joint à un épicuréisme qu’on pourrait qualifier de platonique, et à un goût latent pour les choses raffinées. Ces faits ne sauraient donc nous inspirer une confiance aveugle dans les savantes combinaisons cosmologiques que nous venons de passer en revue.
Ces hypothèses, pourtant, ont une utilité incontestable ; elles élargissent les horizons de la science et poussent à des recherches nouvelles. Bien avant M. d’Assier, et pour expliquer le rôle insignifiant joué par l’Europe continentale dans la période gréco-romaine ou classique, des savants distingués ont pensé que son climat devait être alors extrêmement humide et froid. Humholdt, Fraas[1], Gay-Lussac, Arago[2], Becquerel[3], Moreau de Jonnès, Dureau de la Malle, etc., en Europe ; Noah Webster, Torry Drake et autres, en Amérique, ont fait là-