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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/165

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triomphale vers le sud, fut longtemps arrêtée à Syène (Assouan), au-dessous de la première cataracte : la Méroé historique ne serait qu’une colonie égyptienne relativement moderne. Quant aux déplacements de la capitale des pharaons, de Memphis à Thèbes, et de Thèbes à Saïs, ils n’ont, vu leur peu d’amplitude, qu’une importance géographique secondaire.

Sous le rapport qui nous occupe en ce moment, la situation de Memphis, la première capitale historique de l’Égypte, à la pointe même du Delta, est des plus remarquables et fait encore mieux ressortir le caractère essentiellement fluvial, nilotique, de la civilisation égyptienne. Né à quelques lieues seulement de la Méditerranée, c’est-à-dire d’un de ces milieux géographiques dont Karl Ritter, le premier, a démontré les merveilleux avantages, l’empire des pharaons, au lieu de s’y élancer vigoureusement, lui tourne le dos et se dirige vers la Thébaïde. Il ne revient prendre pied dans le Delta qu’en pleine décadence ; même, suivant M. Maspero, ce transfert de la capitale à Saïs — sous la

    Somal. La distinction que, d’après le Xe chapitre de la Genèse, l’on fait entre les Phéniciens et les Sémites de la Palestine, se trouverait ainsi justice ; reste à expliquer comment, et à quelle occasion, les Phéniciens empruntèrent la langue des Hébreux dont la civilisation est chronologiquement postérieure à la leur. Les influences chananéennes sont nombreuses et manifestes à toutes les époques de l’histoire des Beni-Israël, mais les influences hébraïques sur la Phénicie nous semblent très discutables. – Cf. Perrot et Chipiez, ouv. cité, t. IV.