Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/175

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fleuves fut enfin régularisé par des travaux séculaires et que la zone fluviale de la Chaldée se trouva transformée en milieu méditerranéen. L’Asie antérieure eut à traverser une crise semblable à celle qui fut si funeste à l’Égypte des dynasties saïtes. Nous aurons à revenir sur ce curieux mouvement historique : Ninive qui, pendant la longue période fluviale, paraissait avoir absorbé toutes les capitales successives des rives du Tigre et de l’Euphrate, s’éclipse à son tour devant une rivale souvent vaincue et qui semblait détrônée pour l’éternité, devant Babylone, depuis longtemps simple résidence d’un vice-roi. « Sa position sur l’Euphrate, dit M. Joachim Menant[1], lui assurait cette supériorité inévitable… Lorsque le moment fut venu où l’empire assyro-chaldéen dut atteindre son plus grand développement, ce ne fut pas Ninive qui devint la reine du monde, mais Babylone qui, vaincue et saccagée, resta cependant la capitale du grand empire de Chaldée… Elle devint, pour ainsi dire, à cette époque (625 à 536 av. J.-C.), une ville nouvelle. À part quelques traces de restauration d’Assarhaddon, on ne rencontre rien qui rappelle la ville antique, et Nabuchodonosor (Nabou-Koudour-ousour) paraît en être le véritable fondateur. »

Cette ville nouvelle que Nabuchodonosor créait ainsi sur emplacement de l’une des plus anciennes cités du monde, était la seconde Babylone, possédant

  1. Babylone et la Chaldée.