Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/177

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chodonosor vers le golfe Persique, il fit creuser à Babylone même un port capable de contenir mille vaisseaux, construits sur place avec les cyprès de la Babylonie ; il surveillait en personne le nettoyage du canal de Pallacopas[1]. Une mort prématurée empêcha seule le héros macédonien d’établir sa capitale dans la superbe cité de la basse Chaldée. Séleucus Nicator, jaloux d’attraper son nom à la fondation d’une ville opulente, transporta les richesses de Babylone à Séleucie sur le Tigre et porte ainsi un coup mortel à la prospérité de la glorieuse cité de Nabuchodonosor ; mais les destinées de la civilisation de l’Asie antérieure, une fois arrivée à sa période méditerranéenne, ne dépendaient plus du site de sa capitale. Le Chat-el-Arab étant maintenant navigable, il importait peu que l’entrepôt du commerce de la mer des Indes restât à Babylone ou fût établi en quelques dizaines de kilomètres, au nord-est, à Séleucie (Ctésiphon), ou à Bagdad, un peu plus en amont. Ce dernier déplacement eut pour conséquence naturelle la création du port de Bassorah, qui, au temps des khalifes, comptait prés d’un million d’habitants.

La civilisation assyro-chaldéenne sortait donc triomphante de l’épreuve. En pleine période méditerranéenne, Bagdad et Bassorah deviennent un des centres de ce grand travail, dont la principale conséquence fut l’impulsion islamite, par laquelle

  1. Layard, Discoveries in the Ruins of Nineveh and Babylon, J. Menant, ouv. cité.