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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/179

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tique césarienne ; leur science est arabe ou juive et leur art byzantin. L’architecture seule fait exception. Avec Charlemagne et après lui la papauté et l’empire, les Guelfes et les Gibelins ne font que transporter au-delà des Alpes les coordonnées du monde méditerranéen ; mais l’Europe continentale qui, par le fait de ce déplacement, devenait le foyer central d’une civilisation dont, aux temps classiques, elle était une simple annexe, possède aussi, et des fleuves travailleurs, et des mers intérieures. C’est à ces méditerranées du nord, moins ensoleillées et plus réduites, que, poussées par le grand courant universel, viennent aboutir toutes les civilisations locales de la Seine, du Rhin, du Danube, etc., tout ce que notre moyen âge apporte avec lui de neuf, de spontané, d’autochtone. Aussi, sur les rives de la mer du Nord (Angleterre, delta rhénan, Danemark), et de la Baltique (Suède, Livonie, Russie), ne tarde-t-il pas à s’allumer des foyers secondaires dont les destinées varient, mais dont l’importance s’accroît de siècle en siècle. Les répu-

    Philon d’Alexandrie, leurs congénères et les prosélytes des pays étrangers se laissaient entraîner par le courant. La prédication des apôtres ne fut qu’une série de tentatives des hellénisants pour amener à leurs idées la synagogue de Jérusalem qui y resta réfractaire jusqu’à la fin. Chreiste, traduction grecque d’Oun-ouphr, surnom de Sérapis : Krystos des Alexandrins et le Christ des Évangiles, se confondent à tel point qu’il serait impossible de démêler la part légitime de chacun dans la grande fermentation des origines chrétiennes. L’empereur Hadrien, dans sa fameuse lettre datée d’Alexandrie, dit formellement que les adorateurs du Sérapis y sont appelés chreistiens.