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R. Pumpelly et F. de Richthofen regardent comme caractéristique du système sinien ou chinois), partent de l’Hindou-kouch, auquel ils se rattachent par le nœud gigantesque du Kara-koroum (muraille Noire) ; ils divisent l’immense plateau en deux régions distinctes dont la plus septentrionale, de Bod-yu, ou Tibet, à une altitude de beaucoup supérieure à celle de la contrée méridionale. Ces chaînes sont le Kouen-loun, avec son appendice de l’Altin-dagh, le Nan-chan et le Bayan-kara, enfin les monts des Ordos qui se relient à la paroi perpendiculaire du Khingan, par la très longue barrière dont la Grande Muraille, à l’ouest de Pékin, couronne les sommets et suit les dépressions. Partagée entre le Turkestan chinois, la Mongolie et la Dzoungarie, cette énorme plaine forme un tout des mieux caractérisés : c’est l’Asie centrale dans le vrai sens du mot[1].

Le haut plateau de l’Asie centrale est loin d’être partout aride et dénudé, mais des déserts salés et sablonneux s’y succèdent par intervalles, formant comme des tonsures, des plaques chauves parmi les herbages touffus que broutent, depuis les temps préhistoriques, les innombrables troupeaux des nomades, Touraniens, Mongols et Turco-Tatars de toute dénomination. À l’ouest, dans le Turkestan, ces îlots sont clairsemés et relativement petits : on peut en donner pour exemple les sables du Takla-

  1. F. de Richthofen, China, t. I.