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CHAPITRE VIII


LE NIL


Caput Nili. – L’axe congo-nitotique. – Le fleuve de l’histoire et le fleuve de la barbarie. – Les sedd. – Le régime des inondations. – Le despotisme pharaonique. – Le progrès en Égypte.


Au cœur même de l’Afrique, les pluies torrentielles de l’Équateur, en tombant dru sur la surface imperméable de l’une de ces terrasses qui sont la caractéristique du Continent noir, délimite à une région géographique très remarquable dont l’exploration, non encore tout à fait complète, date d’une quarantaine d’années. Ce que nous en connaissons aujourd’hui montre que les géographes du XVIe siècle possédaient déjà sur cette contrée des renseignements bien plus exacts qu’on ne le supposait naguère. D’après ces auteurs, en effet, les deux plus grands fleuves du monde africain, l’illustre Nil et l’obscur Congo, le Zairé des Portugais, prenaient leur source dans une même mer intérieure, Atché Lounda, censée occuper tout l’espace où se trouvent les puissantes nappes d’eau, Nyassa (Maravi),