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par les sables du désert immense qui se prolonge sans interruption, sans limites, jusqu’au Nedjed et jusqu’à la lisière des terres habitables de l’Arabie. Les coulées, les marigots, les amas lacustres qu’il forme en aval des ruines de Babylone et dont l’ensemble porte le nom de lac ou plutôt de lagune de Nedjef, ont quelque analogie avec le Fayoum ; la région du Chat-el-Arab rappelle assez exactement le delta du Nil. Cette dernière ressemblance serait plus frappante encore si nous pouvions reconstituer la partie nord du golfe Persique, telle qu’elle existait avant l’exécution des travaux gigantesques auxquels la Chaldée fut redevable de ses splendeurs historiques, et dont l’abandon est incontestablement une des causes de la dégradation de ce pays glorieux. Dans toute la région située à l’ouest et au sud-ouest de l’Euphrate, les terres habitables n’ont d’autres limites que celles que, chaque année, le fleuve trace lui-même, au hasard de ses inondations.

Mais toute similitude avec le Nil disparaît dès qu’on passe à la rive gauche du fleuve babylonien, ou qu’on étudie le pays dans son ensemble. Au nord et à l’est, des chaînes de montagnes, hérissées de cônes volcaniques au nombre desquels comptent l’Ararat, le Tandourek, l’Ala-dagh, tous dépassant l’altitude de 3500 mètres, forment, au bassin du Tigre et de l’Euphrate, un rebord élevé qui l’isole du pays subcaucasien et du plateau de l’Iran. C’est au nord, surtout, dans la région des sources, que