d’aventures. Depuis les siècles préhistoriques, les Kondraha des inscriptions de Persépolis, Kardoukhes ou Gordiens des anciens auteurs, rôdaient sur les deux versants des Alpes arméniennes, comme de nos jours les Kourdes, qui, sans souci des frontières politiques, conduisent leurs troupeaux sur les bords du Goktcha ou sur ceux du lac Van, et passent à leur gré de la Caucasie à la Mésopotamie, et de celle-ci à celle-là.
Or nous savons déjà que, en des conditions semblables, une région abandonnée à son propre sort ne pouvait être le berceau du despotisme, et, par conséquent, avoir un nom dans l’histoire universelle à l’époque de ses sédimentations primaires, c’est-à-dire des grandes civilisations fluviales. Et de fait, bien que l’Arménie ait le droit d’être fière de ses splendeurs passées, bien que Priam et Nabuchodonosor aient recherché son alliance, sa civilisation, dont les traditions nationales font remonter les commencements jusque vers 2350 ans avant Jésus-Christ, est d’origine secondaire, dérivée, exotique. Ce n’est pas au pays qui les voit naître, que le Tigre et l’Euphrate doivent de compter au nombre des fleuves initiateurs de l’histoire.
Au sud de l’Ararat, du Tandourek, les massifs s’abaissent pour former des chaînes parallèles qui, courant vers le sud-est, des sources de l’Araxe et du lac Ourmiah au littoral aride du Mekran, séparent le bassin mésopotamien du haut plateau de l’Iran, en longeant la rive gauche du Tigre. Cer-