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Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/270

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Zab, le Dialah, le Kerkha, sans compter des centaines d’affluents secondaires du Tigre. Bien moins élevées que le massif principal, ces chaînes bordières du Tigre, le mont Zagros des anciens, et les montagnes du Louristan, sont cependant, sur le versant occidental, d’un accès des plus difficiles. Les cassures de la roche déterminent, en plusieurs endroits, des parois verticales de 500 et de 600 mètres, forteresses naturelles qui dominent la plaine mésopotamienne et que les habitants appellent diz. De nos jours encore, les pillards kourdes savent y braver pachas turcs et gouverneurs persans.

Grâce aux coupures nombreuses dues en partie aux rapides affluents de la rive gauche du Tigre (elles ont valu à la contrée le nom de Teng-sir ou « Pays des Brèches »), les cols se pressent à travers les chaînes du Kourdistan. Depuis la plus haute antiquité, la grande route de guerre, le grand chemin des caravanes, de la Mésopotamie vers l’Orient et de Ninive à Ecbatane, s’engageait dans les défilés du Dialah. En hiver, et pendant les crues, ces « portes » sont souvent infranchissables, ce qui opposait un obstacle à l’expansion de la civilisation mésopotamienne vers l’est, tandis que, du côté de l’Iran, ces mêmes sommets servaient de citadelles inexpugnables d’où les armées disciplinées de la Médie et de la Perse dominaient aisément les basses terres du Pays des Deux Fleuves.

Si par le Mourad-tchaï, dont les sources sont à peu de distance de celles du Tigre, l’Euphrate ap-