Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/272

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quand on a franchi ceux du Taurus, on débouche sur les plateaux où nulle part la vie n’est impossible, où, sur bien des points, elle est heureuse et facile ; dans le steppe herbeux qui se prête à l’élève des troupeaux, autour des grands lacs qui donnent le sel à profusion, le long des fleuves qui ont déposé sur leurs bords une terre grasse et féconde. Coupés par de spacieuses vallées qui sont autant de chemins préparés par la nature, ces plateaux descendent en pente douce vers le couchant, comme pour laisser plus aisément glisser sur leur surface inclinée les hommes et les idées… Cette vaste étendue de pays qui sépare la vallée de l’Euphrate des côtes où s’élevèrent les premières cités grecques qui comptent dans l’histoire, on ne saurait la considérer comme un espace vide et un terrain de libre parcours. Au contraire, dans toute cette région que le Taurus coupe en deux parties inégales, sans interrompre cependant les communications, on relève aujourd’hui les vestiges d’une culture qui a eu son indépendance et son originalité. Partout, dans la vallée de l’Oronte comme sur le plateau central de l’Asie Mineure, on signale les monuments d’un art qui, tout en ayant certains rapports avec celui de la Mésopotamie, s’en distingua pourtant par des traits qui lui sont propres[1]. »

L’Assyro-Babylonie, entourée de toutes parts, à l’exception du midi, de régions géographiques dis-

  1. Perrot et Chipiez, ouv. cité, t. IV.