Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/292

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vers la Syrie[1]. Après s’être brisées de siècle en siècle contre le roc inébranlable de la civilisation chaldéenne, les hordes pillardes de ses assaillants avaient naturellement fini par se constituer en petits États guerriers, groupés hiérarchiquement autour du centre naturel de leurs razzias, incursions et déprédations. Tous les monticules du triangle formé par le Tigre, au-dessous du confluent du Chabour et le coude méridional du grand Zab, les hauteurs qui, à l’ouest de Souleïmanieh, dominent les défilés et les cluses, semblent, dès les temps les plus anciens, avoir été couronnés de forteresses bâties autour du temple d’une puissante divinité dont le roi local aurait été le mandataire : Anou, Assour, Istar, etc. Certains de ces temples-citadelles étaient même consacrés à plusieurs dieux à la fois, tel, notamment, celui qui commandait la célèbre vallée d’Arbelles, et dont le nom sémitique, Arba-Ilou, signifie les « quatre divinités ». La Mésopotamie avait toujours tiré ses dieux de la Chaldée, et un roi assyrien du ixe siècle avant Jésus-Christ appelle encore le Sinhar, le « Berceau de son pays[2] ». Tous les rois féodaux de la contrée se donnaient pour ancêtre commun l’antique Sar-Youkin Ier qui, d’après les recherches de l’archéologie moderne pourrait avoir vécu vers l’an 3750 avant l’ère chré-

  1. Il ne faut pas la confondre avec la Babylone ressuscitée comme ville maritime sous le règne de Nabuchodonosor 1er. (Voir le chapitre des Grandes Divisions de l’Histoire.)
  2. Fr. Kaulen, Assyrien und Babylonien.