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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/149

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HUITIÈME LEÇON.

HUITIÈME LEÇON.

LES ÉVANGILES ET L’ÉGLISE CATHOLIQUE.

L’Eglise est antérieure à la rédaction des Evangiles. Elle a été conçue, enseignée et constituée hiérarchiquement par Jésus-Christ et dotée par lui de la promesse de l’assistance perpétuelle du Saint-Esprit. Les Apôtres et leurs successeurs forment un corps enseignant qui juge les controverses et constitue le gouvernement de l’Eglise. — Quelle est la véritable importance et quels sont les divins privilèges des Evangiles dans l’Eglise.


Messieurs ,

Je veux aujourd’hui éclairer et compléter plusieurs points demeurés obscurs et ébauchés dans la dernière leçon. La question est grave ; elle mérite qu’on s’y arrête. Les saints Evangiles constituent-ils la base du christianisme, ou bien n’en sont-ils qu’un divin accessoire ? Sont-ils le fondement ou seulement l’appui de l’édifice, appui sacré établi et posé par le Saint-Esprit lui-même ? Je dis que la question est grave : grave au point de vue de la polémique entre catholiques et protestants, grave au point de vue de la polémique entre chrétiens et incrédules. Les protestants et les incrédules réduisent le christianisme, son dogme et son gouvernement aux seuls écrits du Nouveau Testament, les premiers, pour échapper à la divine autorité de l’Eglise, les seconds, pour détruire d’un même coup l’autorité des livres canoniques et l’édifice chrétien tout entier. Les uns et les autres se trompent. L’autorité propre à l’Eglise est antérieure aux Evangiles, et les prophéties, la résurrection de Jésus sont plus manifestes,