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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/216

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210 LES ÉVANGILES.

A Athènes, la cotyle de baume oriental (elle ne s’élevait pas au poids d’une livre), coûtait, d’après le témoignage d’Hipparque et de Ménandre, de cinq cents à mille drachmes.

Voilà, Messieurs, une confirmation fort curieuse d’un mot pour ainsi dire échappé aux évangélistes. On pourrait ajouter d’autres preuves de l’appréciation exacte du denier dans le Nouveau Testament. Ainsi, quel est, selon l’Evangile, le prix ordinaire d’une journée de travail ? Un denier.

« Conventione facta ex denario diurno. » La journée d’un vigneron, au temps des Apôtres, était estimée quatre-vingts centimes. C’est encore, en province, le prix du travail d’un jour pour un homme que le patron nourrit.

Passons à l’appréciation des subdivisions du denier, l'as et le quadrans.

Il est plusieurs fois question dans le Nouveau Testament des subdivisions des monnaies romaines. Il n’y a pas lieu de s’en étonner. L’argent romain était de beaucoup le plus répandu en Syrie au temps de Tibère. Dion raconte 1 qu’Auguste, d’après le conseil de Mécène, ordonna, dans toute l’étendue de l’empire, l’unité des mesures et des monnaies ; et l'on pouvait dire dès lors : Ἐν τῷ νομίσματι Ῥωμαίων ἐμπορεύονται πάντα τὰ ἔθνη 2. La monnaie nationale avait presque complètement disparu au temps de Bar-

1 Dion, LII, 30. 2 Cosmos indopleustes. Voy. Eckel, t. I, p. 6.