des attaques des athées et des matérialistes contre les Evangiles, la nature de ces attaques et jusqu’à la forme grossière qu’elles revêtaient, tout cela était emprunté à la philosophie du temps.
En est-il de même des systèmes exégétiques imaginés par les déistes ?
Il serait inexact, Messieurs, de dire que le déisme fut une réaction contre l’athéisme. Il n’en a été qu’une mitigation, une atténuation. Le temps d’une vigoureuse réaction n’était pas encore arrivé ; trop de consciences étaient perverties. Cependant, même pour ces consciences, nier Dieu, nier l’âme, nier les destinées immortelles de l’humanité, réduire la morale à l’instinct, calomnier la vertu, dénaturer l’idée du devoir, déclarer l’homme incapable des nobles sacrifices qui charment les grands cœurs, c’était nous humilier beaucoup, nous faire déchoir beaucoup ; c’était enfin mentir impudemment. Aussi, quelle que fût la résignation honteuse d’une grande partie des hommes éclairés, comme on disait alors, et qui subissaient une philosophie dégradante, il s’éleva des voix indignées, et des réclamations énergiques se firent entendre. Je ne parle pas de celles de l’Eglise. L’honneur de l’Eglise est que sa cause est liée à celle de la vérité et du droit. Elle réclame toujours sitôt que l’une ou l’autre de ces grandes choses est attaquée ; mais, il faut le dire avec douleur, on l’écoute rarement ; et, cette fois, sa voix s’était voilée, sinon éteinte, au milieu des cris d’opposition. A aucun prix, on ne voulait prêter l’oreille à ses protes-