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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/353

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pris certainement pour en faire usage, s’il n’eût été conforme à nos Evangiles. Théodoret compta dans son diocèse plus de deux cents exemplaires du Diatessaron. Saint Ephrem, au témoignage de Bar-Salibi, évêque jacobite, a écrit un commentaire de ce livre. Les Pères n’y ont signalé qu’une lacune. Tatien n’a, en effet, omis que les généalogies de Jésus-Christ. Voici deux textes, l’un d’Eusèbe et l’autre de Théodoret. Ils prouvent la vérité des faits que je viens d’exposer.

Tatianus catenam et collectionem nescio quam Evangeliorum contexuit, quam διὰ τεσσάρων, hoc est Evangelium ex quatuor Evangeliis compositum nominavit [1].

Ab eodem quod διὰ τεσσάρων vocant Evangelium compositum est, genealogiis omissis quibus Dominum e Davidis semine genitum esse probatur. Quo non solum ii utebantur qui illius sententias erant amplexi, sed etiam viri qui fidem apostolicam servabant. Equidem plus quam ducentos hujuscemodi libros in Ecclesiis nostris auctoritate confirmatos inveni[2]

Je finis, Messieurs. J’ai produit des témoignages suffisants pour prouver que Valentin et Tatien connaissaient les Evangiles et les attribuaient aux Apôtres. — Les hérétiques, Messieurs, sont donc unanimes à confesser l’authenticité de nos livres saints. A la force probante de leurs dépositions ajoutez celle du témoignage des païens, et jugez vous-mêmes de la puissance croissante des preuves que l’apologiste chrétien peut opposer aux affirmations

  1. Euseb., Hist. eccl., IV, 29
  2. Théodoret hæret. fab., l. I, c. 20.