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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/97

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CINQUIÈME LEÇON. 91

lem pour les fêtes de Pâque qu’il est mort ; c’est à plus de quatre cents témoins qu’il s’est montré ressuscité. L’histoire des premiers siècles est remplie de miracles ; mais, Messieurs, les miracles, bien loin de rendre les progrès du christianisme moins logiques, moins compréhensibles, les expliquent. Ce sont ces prodiges, unis à ceux du Christ, qui constituent et qui peuvent seulement constituer la raison suffisante de l’établissement de l’Eglise au sein de l’empire romain.

Est-il possible d’expliquer l’établissement du christianisme sans miracles ? Voyez d’une part les chances humaines de réussite que les apôtres avaient pour eux, et d’autre part les chances d’insuccès qu’ils avaient contre eux. Le christianisme avait à vaincre toutes les influences, toutes les forces qui régissent les sociétés et constituent les insurmontables obstacles.

S’agit-il des forces matérielles ? Le christianisme voyait se dresser devant lui toute la puissance des Césars. S’agit-il des forces intellectuelles ? Le christianisme avait contre lui toutes ces philosophies dans lesquelles s’était comme incarné le génie de la Grèce. S’agit-il des forces religieuses ? Le christianisme avait à vaincre l’opposition combinée de toutes les religions établies, ces religions qui tendaient de plus en plus à obscurcir la raison et à pervertir les consciences. D’autre part, de quelles forces humaines le christianisme pouvait-il disposer ? Les prédicateurs de l’Evangile appartenaient à une nation sans influence sur les lettres et sur la civilisation. Le christianisme avait pris naissance dans