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Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/83

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Scène III

MADAME PALESTINE, LE SOUFFLEUR.
PALESTINE.

Et voilà ! Une fois au moins, comme ça, l’amour aura été mis en fuite par la sagesse. Maintenant ça va marcher.

Reprenant son rôle.

Je viens, moi, la chaste déesse,
Moi, dont le casque d’or est orné…

LE SOUFFLEUR, de son trou.

Passez au monologue.

PALESTINE.

Qu’est-ce que c’est ?

LE SOUFFLEUR.

Vous ne pouvez pas jouer la scène à deux, à vous toute seule, passez au monologue… Comme ça, on ne s’apercevra de rien.

PALESTINE.

Eh bien ! c’est entendu ; seulement soyez poli, je vous en prie, soyez poli. Je passe au monologue, mais faites attention, je n’en sais pas un mot, du monologue. Enfin, je vais vous dire à peu près ce qu’il y a, et puis vous me soufflerez.

LE SOUFFLEUR.

Je suis ici pour ça.

PALESTINE.

Je commence : « Jupiter m’a ordonné de faire ce que je pourrais pour sauver Ariane… J’obéirai, mais j’ai grand’peur d’en être pour mes frais… Il faut avouer que Jupiter me charge là d’une drôle de besogne. (Au souffleur.) Hé ! vous, dites-moi un peu quelle est la besogne dont m’a chargée Jupiter. (Le souffleur souffle.) Hé ! (Encore le souffleur.) Plus haut, donc ! je n’entends pas.

LE SOUFFLEUR, criant.

Quand l’Amour a cassé les vitres, il vous envoie, vous, la Sagesse, pour les raccommoder.