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Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/90

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RAFAEL.

Ariane !…

Ariane regarde dans la salle.

GALUCHET.

Eh bien, qu’est-ce qu’elle a ?

MALAGA, penchée et regardant.

Là bas… au fond, cette famille aristocratique et nombreuse, entassée dans une baignoire trop étroite, la duchesse… le vieux marquis !… et sur le premier rang cette jeune fille dont le regard triste est attaché sur moi… Vous ne la voyez pas ?

RAFAEL.

Ariane !

MALAGA.

Vous ne la voyez pas ? c’est sa cousine, cette jeune fille qui, il y a quatre ans, le jour où moi j’allais me marier…

RAFAEL.

Ariane !

MALAGA.

Tout à l’heure, quand j’ai prononcé ces mots : « Je me vengerai ! » elle a fait un mouvement comme pour me dire : « Non, ne vous vengez pas ! » Eh bien ! non ! là, rassurez-vous, mademoiselle, je ne me vengerai pas ; rassurez-vous, vieux marquis… Palestine !

PALESTINE.

Qu’est-ce qu’il y a ?

MALAGA.

Prends cette clef, vite… et va ouvrir la cage… Qu’il s’envole… qu’il parte ! il est libre, dis-le lui… va.

PALESTINE.

J’y vais.

Elle sort.

MALAGA.
––––––Maintenant, êtes-vous contente ?
––––––Vieux marquis, êtes-vous heureux ?
––––––Ai-je bien rempli votre attente,
––––––Ai-je bien comblé tous vos vœux