Page:Meilhac et Halévy, La Diva.djvu/91

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––––––Ce bonheur, dont j’étais si fière,
––––––Vous l’ai-je assez sacrifié ?
––––––Ce que vous devait l’ouvrière,
––––––Malaga l’a-t-elle payé ?
––––––Va t’en donc, pauvre comédienne,
––––––Loin de l’objet de ton amour !
––––––Il s’en va chez sa patricienne
––––––C’est à ell’qu’il va fair’sa cour !
PALESTINE, rentrant.

Ça y est.

MALAGA.

Il est parti ?

PALESTINE.

Oui.

MALAGA.

Sans rien dire ?

PALESTINE.

Si fait, il a dit quelque chose, et je peux d’autant mieux le répéter, que ça a un certain rapport avec la pièce. Il a dit que les auteurs ne savaient pas bien leur mythologie ; que Bacchus, pour consoler Ariane, lui avait donné un collier de pierres précieuses, qu’on avait eu tort d’oublier cet accessoire, et qu’il demandait, lui, la permission de réparer cet oubli.

MALAGA.

Paltoquet !

PALESTINE.

Le vieux monsieur qui se trouvait-là a ajouté…

MALAGA.

Qu’est-ce qu’il a ajouté ?… les boucles d’oreilles ?

PALESTINE.

Non, il a ajouté que votre conduite était admirable.

MALAGA.

Ah ! j’aurais préféré… enfin ! Et maintenant ! Bacchus, tends-moi ton verre ! je joue Ariane, et jamais, sans doute, je ne l’aurai joué plus au naturel que ce soir.