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Page:Meilhac et Halévy - La Périchole, 1869.pdf/33

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DON ANDRÈS.

Je me suis trahi… mais je ne le regrette pas… pourvu que, toi, tu me promettes de ne jamais me trahir.

LA PÉRICHOLE.

Pas si vite !… Il ne manque pas de gens sur le pavé de Lima qui, pour se moquer d’une pauvre jeune fille, s’amusent à lui dire : Je suis le vice-roi… Et puis, après, ils se mettent à rire et ils disent : Je suis tout bonnement Vélasquez, ou Perez, ou…

DON ANDRÈS.

Vous doutez ?…

LA PÉRICHOLE.

Un brin.

DON ANDRÈS.

Vous voudriez des preuves ?…

LA PÉRICHOLE.

Ça ne pourrait pas faire de mal.

DON ANDRÈS, tirant une piastre de sa poche.

Eh bien regardez…

LA PÉRICHOLE.

Qu’est-ce que c’est que ça ?…

DON ANDRÈS.

Vous ne savez pas ?…

LA PÉRICHOLE.

J’ai bien comme une idée vague, mais…

DON ANDRÈS.

C’est une piastre…

LA PÉRICHOLE, prenant vivement la piastre.

Une piastre !… Voilà donc ce que c’est qu’une piastre !…

Elle la regarde avec avidité.

DON ANDRÈS, montrant la face de la piastre.

Et là… vous voyez… ce profil…

LA PÉRICHOLE.

Eh bien ?…

DON ANDRÈS.

Eh bien !… (Se posant.) Vous ne reconnaissez pas ?…