Page:Meilhac et Halévy - La Vie parisienne, 1866.djvu/44

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GARDEFEU.

Et puis, si vous voulez, pour que ce soit tout à fait drôle… au lieu de garder vos noms, vous prendrez ceux de vos clients et clientes. Mais, j’y pense, une table d’hôte ! il n’y a pas de table d’hôte sans major ! Il me faudrait absolument un major ! (A Frick.) Vous rappelez-vous celui dont je vous ai procuré la pratique ?

FRICK.

Parfaitement ; il ne m’a pas payé… je l’ai fait saisir, et j’ai fini par en tirer une vieille redingote à brandebourgs.

GARDEFEU.

C’est tout ce qu’il faut. Ce soir, vous mettrez cette redingote, et vous serez le major Édouard.

FRICK.

Le major… mais je ne saurai pas faire le major…

GARDEFEU.

Bah ! une fois que vous aurez la redingote… et les brandebourgs surtout !… Il me faudrait aussi la veuve d’un colonel.

GABRIELLE.

J’en connais une, et si vous voulez, je me chargerai du rôle.

GARDEFEU.

Voilà qui est entendu alors… vous serez le major… vous serez, vous, la veuve du colonel. À sept heures, revenez !…

FRICK ET GABRIELLE.

À sept heures !

(Frick et Gabrielle sortent.)

GARDEFEU.

Ça va très-bien, j’aurai ma table d’hôte…

(Entre Bobinet, il a l’air navré, il traverse la scène et va tomber avec accablement sur un fauteuil.)


Scène IX

GARDEFEU, BOBINET.
GARDEFEU.

Qu’est-ce que tu as, toi ?