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Page:Meilhac et Halévy - La Vie parisienne, 1866.djvu/72

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Scène V

LE BARON, puis URBAIN ET PROSPER.
LE BARON.

Décidément, j’arrive trop tôt… beaucoup trop tôt… mais que ne pardonnerait-on pas à un noble étranger qui ne connaît pas la haute société parisienne, et qui sur les choses étranges, plus qu’étranges, qui lui en ont été dites… brûle de la connaître ?… c’est ce matin que j’ai reçu mon invitation… L’amiral Walter et madame Walter prient M. de Gondremarck… l’amiral Walter ? je ne connais pas du tout… je ne savais pas si je devais venir… J’ai consulté mon guide, il m’a répondu… Allez-y… Je ne vous dis que ça… — Mais c’est qu’on n’invite pas la baronne… — Vous pouvez l’emmener si vous voulez, mais si j’étais à votre place, moi, je ne l’emmènerais pas ; et mon guide, en me disant cela, avait un air si malin, que, ma foi, je n’ai pas emmené la baronne…

Entre Urbain enveloppé dans une livrée qui lui bat les talons.

URBAIN, annonçant.

Le général Malaga de Porto-Rico !… (Urbain sort.)

LE BARON.

Oh ! oh voilà un personnage… Mon guide m’a dit : il n’y aura pas grand monde… Mais, ça sera d’un choisi…

Rentre Urbain en costume extravagant de général péruvien.

URBAIN.

Monsieur…

LE BARON.

Général…

URBAIN.

M. de Gondremarck, je suis sûr…

LE BARON.

Vous me connaissez ?…

URBAIN.

Je connais tous les habitués de ce salon… vous, je ne vous connais pas, c’est à ça que je vous ai reconnu.