Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/205

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PARIS, montrant la droite.

Tout là-bas, là-bas, là-bas, dans la montagne.

HÉLÈNE.

Ah ! Pourquoi l’as-tu quitté ?… comment te trouves-tu ici ?…

PARIS.

On m’a dit qu’il allait y avoir un concours… je me suis fait inscrire, et je suis venu dans l’espoir de me faire remarquer.

HÉLÈNE, avec éclat.

Par ta beauté ?

PARIS, modestement.

Par mon intelligence.

HÉLÈNE.

N’oublions pas ta beauté… Je ne te le dirais pas, si tu étais autre chose qu’un berger… mais, avec toi, ça n’a pas de conséquence : tu es crânement beau !…

PARIS, à part.

Ô Vénus !… (Haut.) Princesse…

HÉLÈNE.

Très beau de face… Voyons de profil… De trois quarts, maintenant… (Pâris lui tourne presque le dos). Il est naïf… il a tout pour lui… Non, de trois quarts par ici… (Pâris se retourne.) Lève un peu la tête… n’ouvre pas la bouche… Admirable !

PARIS, à part.

Ô Vénus !

HÉLÈNE.

C’est beau, un beau berger !… Ferme la bouche. (Contemplation muette et un peu prolongée.) Mais… je m’oublie à t’admirer… quelle heure as-tu, toi, au soleil ?…

PARIS, regardant en l’air.

Trois heures vingt-cinq.