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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/206

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HÉLÈNE, regardant en l’air d’un autre côté.

Déjà !… moi, j’ai deux heures quarante.

PARIS.

Vous retardez.

HÉLÈNE.

S’il est trois heures vingt-cinq, la cérémonie va commencer dans un instant. Cruelle chose que l’étiquette !… une reine n’a pas plutôt admiré un berger pendant cinq minutes que, crac !… l’étiquette arrive et les sépare.

PARIS.

Malgré la séparation, il y aurait peut-être un moyen de correspondre.

HÉLÈNE, très émue.

De correspondre !… et lequel ?

PARIS.

Un regard, qui de la prunelle du berger oserait monter jusqu’à la souveraine splendide… un autre regard, qui de la prunelle de la souveraine splendide daignerait descendre jusqu’à l’humble pasteur.

HÉLÈNE, avec mélancolie.

Ils appellent ça « faire de l’œil », à Corinthe !

Hélène et Pâris se regardent très longuement en silence. Les premières notes de la marche des rois se font entendre.
CALCHAS, sortant du temple et s’approchant d’Hélène.

Reine, le cortège !

HÉLÈNE, à Pâris.

Il faut nous séparer !… Je voudrais te revoir.

PARIS.

Oh ! vous me reverrez !

CALCHAS, à Hélène.

Reine, voici les rois qui viennent pour la cérémonie.