Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu/249

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l’oie… il s’est assis là… où vous êtes… et je lui ai parlé durement… je l’ai chassé !… quand toute mon âme…

CALCHAS.

Voyons… voyons, ma chère souveraine… un peu de courage !… les dieux vous soutiendront !

HÉLÈNE.

Les dieux ?… ce sont eux qui veulent ma perte.

CALCHAS.

Vénus seulement… mais les autres…

HÉLÈNE.

Les autres ?…

CALCHAS.

On pourrait les décider à intervenir, avec des attentions, des sacrifices… mais de vrais sacrifices !… pas de fleurs !… non… des hécatombes !… des victimes !…

HÉLÈNE, à part.

Des victimes !… Pauvre Ménélas !…

CALCHAS.

Et puis, il ne faut pas vous laisser aller. Savez-vous ce que vous allez faire ? vous allez venir à ce souper…

HÉLÈNE.

Pour ça non, par exemple !… Tout, excepté cela… Il y sera peut-être, et je crains ma faiblesse… Et puis, les fleurs, les parfums, le vin de Chypre… on ne sait pas… Je vais rester ici, et chercher le sommeil.

Elle s’assied sur le lit de repos.
CALCHAS, voulant se retirer.

Alors, grande reine…

HÉLÈNE.

Non, je vous en prie, ne partez pas encore, restez près de moi… votre présence me fait du bien.