Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/190

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LA BARONNE.

Oui.

LOLOTTE, à part.

Je suis absurde… qu’est-ce que cela prouve, des bonshommes ? (Haut.) Eh bien, mais… je n’en suis pas folle, moi, des rôles de paysanne… J’avions… j’étions… il n’y a pas grand’chose à faire avec ça… (Elle lit.) « Je sommes arrivée dans not’belle carriole jaune, et je venions de la part de monsieur et de mademoiselle pour vous bailler le bonjour. » (En disant cette phrase, elle passe à gauche.) Il faudrait tâcher de donner à ça un peu de piquant en prenant un accent, je suppose !…

LA BARONNE.

Un accent ?

LOLOTTE.

Eh oui… VOUS comprenez bien que si, au lieu de… « Je sommes arrivee dans not’belle carriole jaune », vous dites : (Avec l’accent beige.) « Mo, je suis pas venue de pied, savez-vous ?… no, no, no… je suis venue d’avec une vigilante » , et si, au lieu de… monsieur et de mademoiselle, vous bailler le bonjour…, vous dites : (Avec l’accent belge.) « Mais devine, une fois, de la part de quisque je viens… de la part de monsieur, n’est-ce pas ?… et de la part de mademoiselle, n’est-ce pas ?… qui m’a dit : « Tu faux aller présenter tes civilités à madame, fisc, et lui dire : Comment va-t-il donc ? »

LA BARONNE, avec enthousiasme.

C’est beau !… c’est très beau ! (Froidement.) Qu’est-ce que c’est que cet accent-là ?…

LOLOTTE.

Eh donc, c’est l’accent belge… Est-ce que vous pourriez le prendre ?