Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/191

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LA BARONNE.

Oh ! non, je ne pourrais pas, mais écoutez, il me vient encore une idée… Quand j’ai chez moi de grands personnages, j’ai l’habitude de prendre un petit accent anglais… (Avec l’accent anglais.) Monseigneur, voulez-vous une tasse de thé… je vous en prie, monseigneur, prenez une tasse de thé…

LOLOTTE.

C’est très gentil.

LA BARONNE.

N’est-ce pas ?

LOLOTTE, en riant.

Oui, pour une paysanne c’est très gentil.

LA BARONNE.

C’est ce que me disait Raoul !…

LOLOTTE.

Raoul !

LA BARONNE, embarrassée.

Oui, c’est le petit nom de mon mari…

Entre Julie. — La baronne remonte.

LOLOTTE, à part.

Allons donc ! il est né dans les principautés danubiennes, son mari… on ne s’appelle pas Raoul dans ces pays-là. C’est Croisilles qui s’appelle Raoul !…

JULIE, à demi-voix.

M. de Croisilles m’a dit de remettre à madame…

Elle donne une lettre à la baronne et s’en va. — Lolotte a entendu le nom de Croisilles.

LA BARONNE, lisant, bas.

« Il va être quatre heures, si vraiment vous ne voulez pas que votre mari… »