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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/274

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BARBE-BLEUE.

LE COMTE, à part, regardant les courtisans courbés.

Qu’est-ce que je disais ?

UN PAGE, entrant par la droite et annonçant.

Le roi !

Les courtisans, qui sont en cercle autour du comte, passent à gauche ; tous se rangent avec empressement sur deux lignes, Alvarez toujours le premier. Le roi Bobèche entre par la droite, les courtisans, ainsi que le comte Oscar, s’inclinent profondément.

LE COMTE.

Sa Majesté Bobèche !


Scène II

Les Mêmes, LE ROI BOBÈCHE, suivi d’un autre page.

Il parcourt les rangs, sa figure exprime une vive satisfaction ; les deux pages se tiennent derrière le guéridon.

BOBÈCHE.

Deux pouces plus bas qu’hier… parfait ! (Apercevant Alvarez qui est moins courbé que les autres.) Ah ! cependant… (Reconnaissant Alvarez.) Alvarez !… ce devait être lui !… Patience, patience !… (il donne une tape sur la tête d’Alvarez pour le mettre au niveau.) Comme les autres, monsieur, comme les autres !… (Après un silence, il frappe dans ses mains.) Pan !… pan !… (Les courtisans se relèvent.) Comte Oscar, lisez l’emploi de la journée.

LE COMTE, prenant un papier que lui donne le deuxième page et liant.

« À deux heures, réception du prince Saphir, qui vient pour épouser la princesse Hermia. Après avoir été reçu dans les jardins par la foule des courtisans qui lui chanteront la cantate n°5… » vous la savez :

Chantant.

« Ah ! quel beau jour !
« Ah ! quel beau jour !… »
ALVAREZ, continuant l’air.
« Ah ! quel beau jour !… »