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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/285

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ACTE DEUXIÈME.

LA PRINCESSE.

Ah ! c’est pour ce soir, à minuit !… (Elle brise un autre vase à droite.) V’lan !

BOBÈCHE, courant à elle.

Mia-mia !

LA PRINCESSE.

C’est ce que nous verrons !…

Elle veut saisir le globe terrestre.

BOBÈCHE, l’arrêtant.

Pas ça, ma fille !… Pas le monde !…

CLÉMENTINE, à Bobèche.

Quand je vous le disais !…

BOBÈCHE, ramenant sa fille au milieu.

Voyons, ma fille, voyons, il faut être raisonnable.

LA PRINCESSE.

Je ne demande pas mieux que d’être raisonnable, mais à la condition qu’on fera ce que je voudrai… Je n’épouserai pas votre prince Saphir ! J’aime un berger !… Ce berger, je l’avais emmené avec moi ; au milieu du chemin, il m’a dit : « Quand vous étiez bergère, je n’osais pas parler à ma famille de notre mariage ; mais du moment que vous êtes princesse, c’est bien différent, et je vais parler à ma famille… » Là-dessus, il m’a quittée… Il faut l’attendre.

BOBÈCHE.

Il est trop tard, ma fille.

CLÉMENTINE.

Il n’est jamais trop tard pour empêcher un malheur.

BOBÈCHE.

Madame !…