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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, III.djvu/317

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ACTE DEUXIÈME.

et pour tout de bon cette fois… (Il revient vers Boulotte et la regarde.) Pauvre Boulotte ! Avec elle, ça me fait plus d’effet qu’avec les autres, parce que je la connais… Maintenant, un peu de physique amusante !… (Tout en parlant, il va chercher une petite machine électrique et la met sur la table.) C’est très exact ce qu’elle me rappelait tout à l’heure !… l’épisode des grands marronniers… Elle était paysanne alors… moi, j’étais dans un de ces moments… où l’astrologue le plus endurci donnerait vingt comètes pour un baiser… et il est bien possible que, sans la torgnole qu’elle m’a, en effet, administrée… Pur badinage, d’ailleurs… nous avons ri… nous n’avons fait que rire… (Il prend le fil et va le mettre dans la main de Boulotte.) C’est de mon invention, ça… Et d’un l’effet sûr !… (Regardant la main de Boulotte.) Jolie main… petite… toute petite… et cependant, sous les grands marronniers, grosse… très grosse… énorme torgnole !… (Il embrasse Boulotte.) Là… ça va aller tout seul !… (Il retourne à sa machine, tire un grand foulard de sa poche, le déplie, l’étale sur la machine électrique, puis la tête sous le foulard, il observe Boulotte comme un photographe observerait un modèle ; cela fait, il tourne la manivelle de sa machine : on entend un air de serinette.) Elle est à musique… c’est plus gai.

Boulotte commence à s’agiter sous le fluide.

BOULOTTE, s’agitant.

Eh là !…

POPOLANI, tournant toujours.

Ne lâchez pas !…

BOULOTTE, s’agitant de plus en plus.

Eh là ! eh là !…

POPOLANI.

Ça marche !… ça marche !

Il tourne toujours.

BOULOTTE.

C’est bête !… finissez donc !