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BARBE-BLEUE.

BOBÈCHE.
Moi, si vous voulez. Je veux bien.
Jeune homme, quel est ton moyen ?
SAPHIR, allant à Barbe-Bleue.
Pour t’arracher ma douce amie,
À toi, félon, j’adresse ce cartel,
Et sous ses yeux je te défie,
Non dans un vain tournoi, mais au combat mortel !

(Le comte remonte et va prendre deux épées de la main d’un page.)

BOBÈCHE, gaîment.
Un duel ! un duel !
C’est charmant ! ça va nous distraire !
SAPHIR, à Barbe-Bleue.
Acceptes-tu ?
BARBE-BLEUE.
Acceptes-tu ? J’accepte, téméraire.

(Le comte leur remet à chacun une épée et retourne à la droite de Bobèche.)

BOBÈCHE, toujours gaiment.
Tout est pour le mieux, battez-vous :
Le vainqueur sera son époux !
BARBE-BLEUE et SAPHIR.
Le ciel juge entre nous !
LE CHŒUR.
Le ciel juge entre vous !
BOBÈCHE, au comte.
Nous, prudemment, éloignons-nous,
Pour ne pas attraper de coups.

(Ils se retirent à gauche.)

CLÉMENTINE, à sa fille.
Nous, mon enfant, prions pour eux !

(Elles se retirent à droite.)

BOBÈCHE, à Saphir et à Barbe-Bleue.
Et maintenant, allez, messieurs !

(Le combat commence.)