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BARBE-BLEUE.

LA PRINCESSE, désolée.
Mon amant est mort ! ah ! malheur !

(Elle se jette sur le corps du prince Saphir.)

BARBE-BLEUE, à Bobèche.
O roi, tu tiendras ta promesse !
BOBÈCHE.
Sans doute !… À toi la princesse !
Je te donne sa main, demande-lui son cœur.
LA PRINCESSE, examinant Saphir.
Mais où diable a-t-il donc reçu le coup mortel ?
BARBE-BLEUE, à la princesse penchée sur Saphir.
Relevez-vous, princesse, et volons à l’autel !

(Les cloches se remettent à sonner ; Clémentine arrache sa fille du corps de Saphir et l’emmène de force vers Barbe-Bleue qui lui prend la main.)

BOBÈCHE.
Et vous, messieurs les courtisans,
Reprenez vos rangs
Et vos chants,
Car de plus belle, à la chapelle
La cloche gaîment nous appelle !
LE CHŒUR.
La cloche gaîment nous appelle !
LE COMTE, parlé.

Reprise de la cantate numéro 22.

LE CHŒUR.
Hyménée ! hyménée !
O la belle journée ! etc.

(Le cortège se reforme, Barbe-Bleue entraîne la princesse à moitié évanouie ; tout le monde sort par le fond, excepté le comte Oscar.)


Scène II

LE COMTE, SAPHIR, étendu sur le canapé, puis un Page, puis POPOLANI.
LE COMTE, seul, regardant Saphir.

O prince infortuné !… à quoi cela lui a-t-il servi d’être jeune, d’être beau, d’être aimé ?… Mais qu’est-ce