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MÉTELLA.
Tu es bête !… Et à quel propos m’écrit-il, ce baron de Frascata ?
GARDEFEU.
Mais lisez, vous allez voir.
MÉTELLA, lisant.
- Vous souvient-il, ma belle,
- D’un homme qui s’appelle
- Jean-Stanislas, baron de Frascata ?
- En la saison dernière,
- Quelqu’un, sur ma prière,
- Dans un grand bal, chez vous me présenta.
- Je vous aimai, moi, cela va sans dire !
- M’aimâtes-vous ? je n’en crus jamais-rien ;
- Vous le disiez, mais avec quel sourire !
- De l’amour, non ! mais ça le valait bien !
- Ça dura six semaines,
- Qui furent toutes pleines
- Des passe-temps les plus extravagants !
- Les verres qui se brisent,
- Et les lèvres qui disent
- Un tas de mots cavaliers et fringants !
- Ah ! le bon temps ! six semaines d’ivresses !
- Les longs soupers, les joyeuses chansons !
- Et vous surtout, la perle des maîtresses,
- Vous avant tout… mais sur ce point glissons !
- Vous dirai-je, ma mie,
- Qu’à présent je m’ennuie
- Comme un perdu dans le fief paternel,
- Et que ma seule joie,
- Dans le noir que je broie,
- Est de rêver d’un boudoir bleu de ciel ?
- Si vous saviez comme c’est chose rare,
- Que le plaisir dans notre froid pays,
- Si vous saviez surtout… mais je m’égare,
- N’oublions pas pourquoi je vous écris !
- Un digne gentilhomme,
- Mon ami, que l’on nomme
- De Gondremarck, s’en va demain matin ;
- Son caprice l’entraîne,
- Vers les bords de la Seine ;