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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, V.djvu/226

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LA PÉRICHOLE
PIQUILLO.
Il a perdu son alène,
Le pauvre cordonnier ;
Il est bien dans la peine,
Il n’pourra plus fair’de souliers !

Piquillo chante cela à demi-voix. — Il croit qu’une fenêtre s’ouvre, qu’on va lui jeter quelque chose : alors sa voix devient plus forte. — Il revient sur ses pas et tend son chapeau ; on ne jette rien : alors sa voix redevient traînante, il s’éloigne et s’en va définitivement par la gauche. — Au même instant, Don Andrès rentre par la droite.


Scène VII

DON ANDRÈS, LA PÉRICHOLE.
DON ANDRÈS.

Ces deux messieurs avec qui je suis sorti tout à l’heure, ces deux messieurs qui criaient : « Vive le vice-roi ! » j’ai fini par les reconnaître. L’un était le premier gentilhomme de ma chambre, et l’autre, le gouverneur de la ville… Ah ! la vérité ! la vérité ! qui est-ce qui me la dira, la vérité ?

LA PÉRICHOLE, rêvant.

Fichue journée !

DON ANDRÈS.

Qu’entends-je ?

LA PÉRICHOLE, de même ?

Chien de pays !

DON ANDRÈS, se levant.

Je ne me trompe pas !… Serait-ce elle, enfin ?… (Don Andrès s’approche de la Périchole et la contemple pendant quelques instant, puis : ) C’est une femme !… elle est jeune… elle est belle !… Elle paraît être dans une position de fortune voisine de l’indigence.