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ACTE PREMIER
LA PÉRICHOLE, se réveillant.

Décidément, on a beau dire… dormir et dîner, ce n’est pas la même chose… j’aimerais mieux dîner.

DON ANDRÈS, trébuchant, comme s’il recevait un coup très violent.

Ah ! mon Dieu !… qu’est ce qui m’arrive donc, à moi ?

LA PÉRICHOLE, se mettant précipitamment sur son séant.

Eh bien ?… eh bien ?…

DON ANDRÈS.

Ce n’est rien ! c’est ce que les poètes appellent le coup de foudre ! Ah !… me voilà amoureux !…

LA PÉRICHOLE, se levant et courant à lui.

Vous ne vous êtes pas fait mal ?

DON ANDRÈS, avec transport.

Non, je vous remercie. (Plus calme.) Ça y est, je suis pris !… c’est une passion !… (Avec tendresse.) Votre nom ?

LA PÉRICHOLE.

La Périchole.

DON ANDRÈS.

Tout à l’heure, je vous écoutais… j’ai cru d’abord que vous étiez la Vérité.

LA PÉRICHOLE.

La Vérité ?

DON ANDRÈS.

C’était une erreur, sans doute… Et cependant tout me porte à croire que, si vous daigniez en prendre le costume…

LA PÉRICHOLE, fièrement.

Des libertés !…

DON ANDRÈS.

Pardon, je plaisantais.