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Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, V.djvu/296

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LA PÉRICHOLE.
DON ANDRÈS.

Avec lui !

PIQUILLO.

Sans doute, avec moi, Don Alfonso Piquillo… Il est gentil, il est bête…

LA PÉRICHOLE.

Oh ! oui, qu’il est bête !

DON ANDRÈS, à part.

Tu verras ça tout à l’heure, toi, si je suis bête !… (Haut.) Eh bien, et ce vice-roi, ce pauvre vice-roi, vous le plantez là ?

LA PÉRICHOLE.

Net !

DON ANDRÈS, dissimulant son émotion.

Il vous adore, pourtant !

LA PÉRICHOLE.

Qu’est-ce que ça me fait ?

DON ANDRÈS.

Si vous l’aimiez, ça vous ferait quelque chose.

LA PÉRICHOLE.

Oui, mais comme je ne l’aime pas…

DON ANDRÈS.

Même pas un brin ?

LA PÉRICHOLE.

Pas une miette !

PIQUILLO.

C’est moi qu’elle aime.

LA PÉRICHOLE.

Oui, c’est lui… que j’aime ! Il m’aime, nous nous aimons ; nous voulons vivre l’un près de l’autre… et c’est sur vous, petit geôlier, que nous avons compté pour nous procurer cette satisfaction.