Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/434

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ALEXANDRE.

Écoutez-moi, madame, je vous supplie de m’écouter avec attention. Hier soir… monsieur allait partir… je recevais ses adieux… quand tout à coup, paf !…

MÉTELLA.

Encore une dépêche ?…

ALEXANDRE.

Non, madame, une idée… « Alexandre, me dit-il, je veux, à mon retour, faire moi-même le portrait de celle que j’adore. Tu achèteras tout ce qu’il faut. »

MÉTELLA.

À quoi bon ? puisque je lui ai donné une photographie…

ALEXANDRE.

C’est vrai, madame, et même une photographie assez vaporeuse… elle est dans la chambre de monsieur… de temps à autre, je la regarde… et je deviens rêveur…

METELLA.

Eh bien, alors, qu’a-t-il besoin ?…

ALEXANDRE.

Ah ! madame… faire photographier la femme que l’on aime par l’objectif du coin… c’est une chose… la photographier soi-même, c’en est une autre… voyez le Titien…

MÉTELLA, à part.

C’est bien drôle…

ALEXANDRE, à part.

Ah ! tu ne veux pas t’en aller… nous allons voir !… (Haut). Et puis, tenez, je vais tout vous dire…

MÉTELLA.

Je n’en serai pas fâchée !