Page:Meilhac et Nuitter - Vert-Vert.pdf/83

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–––––––Et tout bas je me demande
–––––––Jusqu’où donc n’ira-t-on pas.
–––––––Lors, dans un lointain mirage
–––––––Je crois entrevoir les pas
–––––––Et les gestes d’un autre âge !
–––––––Je vois remuer des bras
–––––––Et se trémousser des jambes ;
–––––––Je vois des sauteurs ingambes,
–––––––D’impossibles entrechats,
–––––––Que vois-je et ne vois-je pas ?
––––––––––––Hélas !
–––––––––La danse est bien bas,

Il danse.

–––––––Quand si haut l’on saute, hélas !
–––––––––La danse est bien bas.

Maintenant, mesdemoiselles, je ne saurais mieux terminer cette leçon de danse qu’en vous donnant quelques principes sur l’art de marcher.

TOUTES, riant.

L’art de marcher.

BALADON.

Certainement ! c’est un art difficile ! que de gens croient le pratiquer ! Ils vont d’un endroit à un autre ! Ils se déplacent ! mais ils ne marchent pas. (Prenant Emma et Bathilde par la main.) Je suppose que vous avez le pied gauche en avant, vous appuyez le corps dessus… En même temps le genou droit se plie et le talon se lève.

EMMA.

C’est juste.

Toutes les pensionnaires font le mouvement.

BALADON.

Vous portez la jambe droite en avant, posant le talon avant la pointe, ce qui fait avancer le corps, tandis que si vous posiez la pointe avant le talon, elle rejetterait le corps en arrière. Hein ?

BATHILDE.

C’est exact.