Page:Meillet - Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique (1936).djvu/48

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« sept », écrit եօթն au moyen âge, ou dans un adverbe, ancien instrumental, comme ardewki արգելք « à la vérité, sans doute », écrit 
au moyen âge արդեօք.

3. Sonantes consonnes.

20. — I.-e. *r consonne donne arm. r ր, ainsi berem րերեմ
 » je porte », cf. skr. bhâràmi, gr. pépa>, lat. ferô, etc. ; à l’initiale, r est toujours précédé d’une prothèse comme en grec, par exemple e dans erek երեկ « soir », cf. got. riqis « ténèbres », skr. râjah
 » espace obscur », gr. ê/>e/3o< ; ; a dans arew արեւ « soleil », cf. skr. ravih ; o dans orcam ործամ « je rote », cf. lit. rügiu, lat. ructô, gr. 
èpeuyopat, etc. Un r intervocalique a été dissimilé en l ղ dans le mot salawart սաղաւարտ « casque » emprunté à l’iranien *sâravfti-y cf. av. sâravâra-. — Devant -n-, r devient ir dans arn առն « mouton
 sauvage », hom. dpvecàçy att. àpvsœç (M.S.L. XIX, p. 124). — Comme second élément d’un groupe, r subsiste en général, parfois en altérant la consonne précédente ; on a vu *tr § 11 ; *pr initial se réduit à r ր (avec voyelle prothétique : erêç երէց « ancien », cf. lat. prïscus (v. § 11) ; *sr donne r ainsi k’er քեռ « de la sœur », cf. le datif skr. svâsre et de même à l’initiale avec voyetle prothétique aru առու « canal, courant d’eau », cf. skr. srutlh « courant », irl. sruth « rivière », gr. poxôç « coulant ». Quand la consonne précédente subsiste, elle passe devant r, ainsi *bhr donne rb րբ surb
սուրբ « pur, saint », cf. skr. çubhrâh « brillant, pur » ; *dr donne
rt բա, ainsi k’irtn քիրտն « sueur », cf. gr. lâpâç, lette swëdri, et à l’initiale, avec prothèse, artasuk1 արտասուք « larmes » de *drak,u~, cf. gr. ddxpu et v. h. a. trahan, m. h. a. traher « larmes » ; donne rk բկ, ainsi, a 1 initiale, avec prothèse, crkütt եր կան
 » meule à broyer », cf. skr. grâvà « pierre à moudre », v. irl. brô, lit. girnos. Le r déplacé devant b a été dissimilé en l ղ dans elbayr 
եղբայր « frère », cf. skr. bhrdtâ, lat. frâter, et albewr աղբեւր « source », cf. gr. (ppé(F)ap ; cette dissimilation est limitée au cas de r devant b, comme le montre le mot ardar արգար « juste » qui conserve son r dans des conditions pareilles. Sur le détail de ces métathèses, cf. Grammont, Mélanges F. de Saussure, p. 229 sq. I.-e. *1 donne arm. I soit à l’initiale soit entre voyelles : lizetn լիզեմ « je lèche », gr. tei/to, lit. iézià, lat. lingô, etc. ; gelum